Trek au Choquequirau et Machu Picchu

Attention l'article sur Cusco et la vallée sacrée n'apparait pas dans les nouveaux articles à cause d'une erreur de manipulation ! Vous le trouverez dans les articles.

Avant de faire le Machu Picchu, nous avons souhaité découvrir un autre site, souvent oublié des touristes mais qui vaut pourtant le détour : le Choquequirau.

Appelé "l'autre Machu Picchu", ce site grandiose se mérite car il n'est accessible qu'après deux journées et demi de marche selon les guides (31km pour arriver sur le site). Situé à 3100 m d'altitude, les ruines s'étagent à flanc de montagne, au dessus des gorges abruptes du fleuve Apurimac. "Le torrent qui parle" en langue quechua coule 1500 m plus bas ! Le paysage environnant est de toute beauté avec des forêts denses et vertes qui couvrent les flancs des vallées et des sommets enneigés qui culminent à 5000 et 6000 m. Seulement 15 à 20 % des ruines ont été dégagées, ça laisse penseur quand à l'importance de ce site ! Les Français y sont d'ailleurs bien présents car le gouvernement français a tout simplement effacé la dette péruvienne en échange de quoi ce pays financera une grande partie des travaux de fouilles à Choquequirau ! Etonnant non ?

Nous sommes partis très tôt le matin de Cusco, à 5H30 pour accéder au départ du trek. Après plusieurs heures de collectivo et taxis sur des pistes de montagne, nous sommes enfin arrivés à Cachora. La vue y est magnifique : face à nous se dressent des montagnes bien enneigées. Nous commençons le trek dans des conditions quasi tropicales, la végétation est différente. Deux français sont partis un peu avant nous, nous les rattrapons car un des deux a bien du mal à cause de l'altitude, l'effort et la chaleur. Effectivement l'étape du jour est bien exigente, il fait horriblement chaud et le dénivellé est important : il nous faut d'abord redescendre tout en bas du canyon avant de remonter en face. Les paysages sont magnifiques : cactus, arbres avec une sorte de lichens qui pend comme des cheveux, oasis de verdure par endroit ... A 5h nous arrivons à Santa Rosa, lieu où nous pouvons camper (car sur le chemin, c'est impossible, le sentier serpente dans la montagne sans aucun lieu pour poser une tente à plat !). Nous avons bien marcher et nous pourrons atteindre le site demain matin, nous avons gagné un jour de marche ! Après une petite toilette rafraîchissante dans le petit ruisseau qui coule à proximité, nous profitons de la belle nuit étoilée, loin de toute pollution lumineuse. Le lendemain, nous atteignons rapidement le site, vers 10h30, et nous commençons la visite.

Le Choquequirau ne se découvre qu'au dernier moment, le site s'étale sur une énorme superficie et le dénivellé est important lorsqu'on veut le parcourir entièrement. Choquequirau signifie "berceau de l'or" en quechua et c'est une des rares citées jamais découvertes par les Espagnols ! On dit qu'elle aurait servi de lieu de résistance pour les derniers chefs incas (après avoir abandonnés le Machu Picchu). Les sentiers qui y conduisaient avaient été détruits pour ne pas dévoiler l'accès aux Espagnols. 

Nous sommes vraiment impressionnés par ce site grandiose. Les constructions sont tellement gigantesques qu'on se demande comment ils ont pu faire tout ça ! Les escaliers des terrasses plongent presque dans le vide, on monte parfois quasi à la verticale ! Sur le haut du site, on trouve le Hanan avec ses grandes bâtisses, ses entrepots à grains, ses sanctuaires, ses bains et ses canaux, la maison des prêtres, ses temples. Le tout émerge de l'écrin vert émeraude de la forêt amazonienne (dixit le Routard !). En bas, après avoir marché un moment, on accède au Hurin qui compte de nombreuses terrasses (54 sur le sites !) avec des restes de maisons. On a aussi visité le centre cérémonial, l'Ushnu qui se situe un peu à l'écart et où se déroulait les sacrifices d'aniamaux et parfois d'humains.

C'est vraiment un site qui mérite le détour, d'ailleurs le gouvernement du Pérou l'a placé sous son parrainage et il souhaite en faire un haut lieu du tourisme pour désengorger le Machu Picchu, qui est complétement saturé !

A 15h15, nous sommes enfin prêts à quitter le site, nous redescendons par un autre chemin pour ne pas faire un aller-retour. Il y a au moins 1500 m de dénivellé à descendre et nous avalons la descente à bon rythme pour pouvoir camper de l'autre côté de la vallée avant la nuit, qui tombe à 18h ! Nous sommes contents quand nous arrivons en bas au bout d'1h30. Le soir nous campons dans une ancienne hacienda qui est un vrai paradis de fruits et légumes. Ici un homme vit seul et s'occupe de cette oasis de verdure : bananes, mangues, papayes, café, coca, avocats ... tout pousse ici et le lendemain matin on repart avec un sac chargé de fruits. L'homme nous a donné une papaye, on a trouvé des avocats et des bananes sur le chemin. Nous sommes contents d'avoir trouvé un chemin différent pour rentrer car tous les guides n'indiquent qu'un aller-retour au Choquequirau par la même route, ce qui est bien dommage !

Arrivés à Tombobamba, nous trouvons un chauffeur de taxi adorable. Elmer Gonzales fabrique de l'alcool de canne à sucre et nous fait visiter sa maison où il distille. C'est très intéressant. Il nous faut aussi goûter cet alcool qui est très fort et le jus du sucre de canne. Nous finissons ainsi en beauté le trek du Choquequirau !

A peine de retour à Cusco, nous faisons nos sacs pour partir le lendemain matin à Agua Calientes, point de départ pour le Machu Picchu.

Aller au Machu sans passer par le train, (qui est hors de prix car il n'y a aucune concurrence) relève un peu du parcours du combattant ! Nous passons la journée à faire du minibus, sur des pistes cahotantes et vertigineuses ! On a parfois l'impression que la roue du minibus va passer dans le vide ! Il y a aussi quelques petits ponts de planches qui semblent bien précaires pour y faire passer des véhicules mais ça passe ! Sensibles au vertige s'abstenir !!! Arrivés à hydroelectrica, nous avions prévus de marcher jusqu'à Agua Calientes au lieu de prendre le train mais finalement avec le minibus on nous donne des tickets gratuits, donc nous en profitons !

La ville d'Aguas Calientes est pour le moins surprenante : le train arrive dans la ville et il y règne une ambiance un peu particulière. Ici c'est un lieu de transition pour tout touriste qui souhaite visiter le Machu Picchu. D'ailleurs, le nombre de restaurants et d'hôtels y est impressionnant !

Nous retrouvons Delphine, une copine, qui nous rejoint pour un mois.

La nuit est de courte durée car nous nous levons à 3h30 pour partir à 3h50 de l'hôtel car nous souhaitons faire le Wayna Picchu, le fameux pic qui apparait sur toutes les photos du Machu. Il n'y a que 400 places par jour pour le Wayna et si nous montons en bus à l'entrée du site, nous risquons de ne pas avoir de place (car les bus ne démarrent qu'à 6h ). Après avoir marché jusqu'au bord de la rivière, nous sommes obligés d'attendre à Puente Ruinas, car il y a un pont qui n'ouvre qu'à 5h du matin. De nombreuses personnes attendent avec nous. A 5h, quand les portes s'ouvrent, c'est la ruée ! Certaines personnes se mettent à courir alors qu'il y a encore une bonne montée jusqu'à l'entrée (1716 marches à monter et 1h30 à bon rythme selon le Routard). En fait, en 25 minutes nous sommes en haut et nous arrivons les premiers avec un argentin qui voyage à travers le monde comme musicien pour jouer du tango. Il nous invite à Buenos Aire pour prendre un cours de tango gratuitement !

L'avantage d'arriver les premiers, c'est que nous avons le Machu presque pour nous tous seuls et nous pouvons faire de très belles photos ! Le site est vraiment grandiose et sa réputation n'est pas usurpée ! Nous montons au Wayna d'où nous avons une vue fantastique sur le site.

Le Machu Picchu était un lieu réservé à l'élite inca. Il a été construit en 100 ans uniquement avec les roches éboulées de la montagne car pour les Incas, les montagnes étaient sacrées et considérées comme des Dieux. Il ne fallait donc pas les abîmer ! Pour faire des blocs de pierre plus petits, ils creusaient un trou à l'intérieur du bloc de roche, y glissaient une sorte de tuyau et mettaient de l'eau dedans pour que ça explose avec le gel ! Bref, ça a dû être un travail de titan !

C'est le neuvième empereur inca, Pachacuti Yupanqui dit Pachacutec qui serait à l'origine de la construction du site. Ce pourrait être une résidence secondaire des souverains incas comme Versailles le fut pour Paris. Environ 1800 personnes vivaient là haut d'où la présence de nombreuses maisons. Mais de nombreuses explications circulent sur le Machu Picchu qui n'a pas encore délivré tous ses secrets ! Le site fut ensuite abandonné, à priori pour éviter qu'il ne tombe aux mains des Espagnols.

En tout cas, c'est un site impressionnant et de toute beauté : même si il est trop fréquenté par les touristes, ça reste un moment magique de notre voyage au Pérou !



15/09/2010
1 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 22 autres membres